Thierry Goemans est consultant et formateur indépendant en gestion des organisations; il dirige Adjuvamus et Formation-Compta-Tout-pour-Entreprendre.

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Mot-clé - capitaux propres

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dimanche, 31 mai 2015

Capital social et Fonds Propres - Qu'est-ce donc ?

lien_vers_fctpe.jpg Le capital d'une société commerciale appartient aux actionnaires, qui l'ont mis à disposition de l'entreprise et sont donc les propriétaires ce celle-ci. Le montant des capitaux propres ou fonds propres permet d'évaluer la capacité de l’entreprise à faire face à des engagements financiers présents ou futurs, sans recourir à des sources de financement plus diversifiées.

La société qui dispose de fonds propres suffisants rassure son marché, les banques, son personnel quant à sa capacité à investir, payer ses échéances commerciales, sociales et fiscales. Prolongement logique de cette vérité, présenter un bilan comptable certifiant l’existence de fonds propres proportionnés à la situation actuelle et aux ambitions futures d'une société, c’est aussi offrir des garanties solides à un éventuel prêteur, quand l’emprunt est nécessaire pour financer le développement de l’entreprise. capital-social-et-fonds-propres A la constitution d’une société, le capital social est constitué des apports faits par les associés fondateurs. C’est avec cette mise initiale que l’entreprise va financer son amorçage, investir dans ses premiers moyens de productions, humains ou matériels et, le cas échéant, constituer un premier stock de produits ou matières.

Le capital social -que vous trouvez obligatoirement sur tout document commercial d'une société- correspond à la valeur nominale des actions, telle que reprise dans les statuts constitutifs de la société. Le capital d’une société est la composante initiale des fonds propres. Contrairement au capital social, pendant la vie de l’entreprise, les capitaux propres fluctuent. Leur variation s’étudie en comparant le passif des bilans comptables annuels successifs. Les circonstances occasionnant une variation des fonds propres que l’on rencontre le plus souvent sont les suivantes :

Augmentation des fonds propres :

  • apports directs : souscription au capital social de départ, augmentation de capital souscrite en numéraire, subventions d’investissement (si vous êtes chanceux)
  • apports indirects réalisés par les actionnaires : report à nouveau de bénéfices dont les actionnaires renoncent provisoirement à la distribution, primes payées par de nouveaux actionnaires pour acheter le droit de rentrer dans le capital en « prennant le train en marche », constitution de réserves à partir de bénéfices constatés que les actionnaires laissent à disposition de l’entreprise en prévision d’un futur moins favorable que le présent (définition simplifiée).

Diminution des fonds propres :

  • en cas de résultat négatif, imputation de pertes constatées sur les fonds propres de l'entreprise
  • consommation de capitaux mis en réserves ou en provision, en raison de la survenance de circonstances particulières.

Pour finir, retenons que toute opération visant à modifier la valeur du capital ou décider de l'affectation de résultats (bénéfices ou pertes) est logiquement soumise à décision de l'assemblée générale des actionnaires (propriétaires de l'entreprise) , en conformité avec des dispositions légales et/ou statutaires. Toutefois, le montant des capitaux propres étant en quelque sorte l'assurance sur laquelle les tiers qui ont des intérêts dans la société (banques, fournisseurs, fisc, URSSAF, personnel) comptent pour récupérer leur mise en cas de mauvaises performances, la loi prévoit des procédures spéciales lorsque les fonds propres d'une entreprise deviennent insuffisants, voire négatifs.

dimanche, 8 juin 2014

Le compte de résultat - Qu'est-ce donc ?

Le compte de résultat permet de mesurer la création de valeur d'une entreprise, au cours d'une période donnée. L'analyse des Charges et des Produits portés au compte de résultat va permettre de savoir si l'emploi que l'entreprise fait des ressources dont elle dispose génère un résultat positif (bénéfice) ou négatif (perte).
Autrement dit, le compte de résultat reflète l'activité de l'entreprise dans un temps donné, (classiquement 1 année civile).

Le compte de résultat comporte une liste de Charges et une liste de Produits.

Les dépenses qui ne font rien entrer dans l'Actif de la société sont à considérer comme des Charges; celles-ci grèvent le résultat de l'entreprise (elles le diminuent). Des exemples de Charges : les salaires, le loyer, des matières consommées dans le cycle de production de l'entreprise ou des marchandises sorties du stock pour servir les clients.

Les recettes liées à l'activité de l'entreprise sont à considérer comme des Produits; ceux-ci viennent augmenter le résultat de l'entreprise. Le poste principal constitutif des Produits est logiquement celui des ventes de produits ou services, soit le chiffre d'affaires de la société.

Le résultat d'une période donnée se calcule par différence entre le total des Produits et le total des Charges. Si les produits sont supérieurs aux charges, la société dégage un bénéfice, sinon elle constate une perte.

A la fin de chaque période comptable (en général un an) le compte de résultat est remis à zéro par transfert du résultat (bénéfice ou perte au bilan). Un bénéfice viendra renforcer les fonds propres (ou capitaux propres), tandis qu'une perte reportée viendra en diminuer la valeur.

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mardi, 11 mars 2014

Quelles sources de financement pour les entreprises en 2014 ?

sources de financement des entreprises Quels sont les possibilités offertes aux TPE PME qui cherchent des ressources pour financer leur cycle d’exploitation ou leur développement ? Du crédit bancaire au business angels, en passant par l’affacturage, voici les pistes à étudier par les dirigeants d’entreprise.

Le crédit bancaire aux entreprises

Le prêt bancaire aux professionnels est la source de financement classique. Le credit-crunch que l’on connaît depuis 2008 se traduit par une certaine frilosité des banquiers, qui préfèrent souvent accorder leur concours aux entreprises sous d’autres formes, plus en phase avec leurs contraintes actuelles de maîtrise des risques. Obtenir un prêt bancaire classique nécessite de présenter un dossier convaincant au banquier ; ce dernier étudiera votre business plan pour vérifier que « son » argent servira bien de levier à une opération rentable pour votre entreprise, qui lui permettra de récupérer ses fonds, intérêts et capital. Inutile de dire qu’un entrepreneur avisé saura se documenter sur les taux et conditions en vigueur chez son banquier et à la concurrence. Outre qu’il va de soi de ne pas se faire berner sur les conditions du prêt, un chef d’entreprise mal préparé à négocier pourrait faire surgir un doute sur ses compétences de gestion, chez le banquier.

Le prêt participatif

Cet instrument de prêt à moyen ou long terme, réservé aux entreprises en croissance, permet le financement de projets de développement. Un prêt participatif est considéré comme quasi fonds-propres : contrairement à un crédit bancaire classique, le prêt participatif n’entre pas dans l’endettement de l’entreprise, qui garde sa capacité de recours à d’autres formes de crédit. Les prêts participatifs ne sont pas conditionnés par la constitution de cautions, mais ils restent plus chers qu’un crédit bancaire classique. Les entreprises qui y recourent y trouvent cependant une opportunité de financement de leur développement en évitant de devoir ouvrir le capital.

BpiFrance et d’autres opérateurs semi-publics sont les interlocuteurs des entreprises désireuses de souscrire un prêt participatif.

Le crowdfunding ou financement participatif

Ce type de financement repose sur la sollicitation d’un grand nombre de personnes. Les start-ups et TPE peuvent tenter de toucher un grand nombre de personnes au portefeuille après les avoir convaincu de la pertinence des projets à financer. Le financement participatif est un mode de financement qui s’est développé parallèlement à l’essor d’internet, qui permet un effet de masse pour des coûts très raisonables.

L'affacturage

Cette méthode, autrefois réservée aux grands-comptes, consiste à vendre les créances de ses clients, à une société de factoring, qui les lui payera comptant, avant de recouvrer les sommes dues par l’acheteur, à l’échéance. L’affacturage permet au cédant de mobiliser directement le montant des factures émises, sans attendre le règlement de son client. Naturellement, le factor se rémunère par des commissions sur le volume de fonds avancés. Des fonds de garanties ou la constitution de fonds de réserves peuvent aussi être exigés, pour couvrir les aléas liés au recouvrement des créances, à l’échéances.
Les principales banques ont des filiales dédiées à l’activité affacturage. Elles encouragent cette alternative à d’autres formes de concours bancaires.
L’entreprise qui cède ses créances doit s’organiser en conséquence et vérifier que ses clients ne prendront pas ombrage de ce procédé. Il arrive que le recours au factoring nuise à la réputation de l’entreprise cédante, car ce mode de financement est parfois associé, à tort, comme celui utilisé par une entreprise en difficulté.

Le renforcement des fonds propres

Soit les sommes mises et laissées à disposition de l’entreprise par ses associés. Les bénéfices qui ne sont pas distribués peuvent être réinvestis. L’augmentation des fonds propres peut aussi passer par une augmentation du capital. Les associés actuels rajoutent des fonds ou de nouveaux actionnaires mettent de l’argent à disposition de l’entreprise, en échange d’actions ou parts sociales. L’augmentation du capital par les actionnaires historiques est un signal fort de leur implication et de leur foi dans le modèle économique de l’entreprise. L’arrivée de nouveaux actionnaires implique une modification des rapports de force dans les organes de gestion de l’entreprise.

Le Leasing (crédit-bail)

Ce type de financement offre à l’entreprise la possibilité de disposer du matériel nécessaire à son activité, comme lors d'une location avec promesse d'achat. L’avantage réside dans la possibilité de s’équiper sans mobiliser une trésorerie importante. L’entreprise devra anticiper les décaissements récurrents, liés aux loyers et frais de gestion du contrat de leasing. Les biens mis à disposition en leasing sont sans impact sur le haut de bilan : juridiquement, il s’agit d’une location.

Les Business Angels

Outre leur argent, les business angels font bénéficier les jeunes entreprises de leur expérience dans les affaires et ouvrent leur carnet d’adresse. Le business angel sait qu'il investit sans garantie de retours sur investissements. Les associations de business angels se montrent donc sélectives. Lors des séances de « pitch » de sélection des projets, une grande importance est accordée à l’examen de la personnalité des porteurs de projets.

Le love money

Il s’agit ni plus ni moins qu’un recours au financement participatif dans le cercle affectif de l’entrepreneur : parents et amis mettent de l’argent à disposition du porteur de projet, en considérant prioritairement les liens privés qui les unissent par rapport au business plan. Même s’il s’agit d’un acte de générosité, il est important de mettre noir sur blanc les conditions de la participation de chacun, afin de prévenir tout malentendu futur : l’entreprise risque de perdre la mise, mais on n’est pas non plus à l’abri d’un succès inespéré, à partager entre les donateurs historiques.

Et si votre protégé allait inventer un nouveau G**gle, à partir de votre contribution modique ?

mercredi, 13 juin 2012

Savoir « lire un bilan » - un must pour l’entrepreneur

L’analyse de l’évolution de la structure d’un bilan de société permet d’en apprendre beaucoup sur la santé d’une entreprise et sur la stratégie qui y est mise en œuvre.

Pourtant j’aurais pu titrer VOULOIR « lire un bilan ». J’entre assez souvent en débat avec des dirigeants de startup, tout légitimement concentrés sur des préoccupations vitales et légitimes : vendre et encaisser. Leur parler « bilan » ou pire « fonds propres » est assurément l’assurance de faire un bide.
lire-un-bilan-comptable

Et pourtant, comme Monsieur Jourdain fait de la prose sans le savoir, « mes entrepreneurs » gèrent la structure de leur bilan, dès qu’ils cherchent des ressources à employer dans leurs activités. Alors je persévère, avec un second plaidoyer consacré au bilan. Dans un premier article, paru ici-même, je donnais des notions fondamentales concernant le bilan comptable des sociétés.

Pour qu’une société s’enrichisse, il faut qu’elle ait des activités commerciales, industrielles ou de services qui procurent des bénéfices. C’est le report de bénéfices dans le bilan, et rien d’autre, qui permet de constater une réelle création de valeur, et donc l’augmentation du patrimoine de l’entreprise.

Comprendre les facteurs de variation du patrimoine est fondamental. L’augmentation patrimoniale d’une société consécutive à des apports extérieurs à l’entreprise, plutôt qu’à des bénéfices d’exploitation ne conduit pas aux mêmes conclusions. Les apports n’enrichissent pas la société. Ils constituent des ressources, certes indispensables mais qui n’auront de valeur que si leur emploi, ultérieur, conduit à des profits d’exploitation.

Dans une vie d’entrepreneur, savoir « lire un bilan » d’un œil critique est un must. On vient de le dire, le patrimoine d’une société peut grandir de manière non proportionnelle au résultat d’exploitation, voire sans qu’aucun résultat bénéficiaire n’ait été constaté.

De surcroît, les apporteurs de ressources, qui garnissent le Passif (vilain terme péjoratif, pas par hasard !) sont des obligés. Concrètement, en cas d’arrêt d’activité de l’entreprise à un instant « t », le fruit de la liquidation des éléments d’Actif de la société sert à rembourser les contributeurs extérieurs. Si leurs ressources ont généré des profits, il y a un boni ; si au contraire l’emploi des ressources exogènes n’a pas permis de dégager de bénéfices, la société ne peut faire face à tous ses engagements et les apporteurs ne récupèrent pas leur mise.

La plupart des entrepreneurs n’envisage pas cette hypothèse –théorique- d’une cessation d’activité, entraînant le remboursement des engagements de leur société. Je leur donne 100% raison, la foi entrepreneuriale est nécessaire (contrairement à la comptabilité, la foi ne doit pas faire l’objet d’une justification ;) ).

La plupart des entrepreneurs n’envisage pas que le capital-risqueur, les fournisseurs, les banquiers, les fonds de subventions, les agents du fisc, ceux de l’URSSAF, leurs conjoint(e) ou leurs parents (love-money) se liguent contre eux pour envisager cette hypothèse –théorique- d’une cessation d’activité, avec un intérêt proportionnel aux risques qu’ils courent. Cette engeance disparate, appréhende, sans leçon de comptabilité, la différence entre Actif et Passif, ressource et emploi des ressources.

Redevenons pratique : Sont repérables, plus ou moins facilement, parmi les ressources classiques, qui créent des engagements à charge de la société :

  • L’exploitant ou les actionnaires qui apportent de l’argent frais (ou des biens leur appartenant) à l’entreprise,
  • Les fournisseurs dès qu'ils font crédit (c’est un apport provisoire, mais un apport quand-même),
  • Les subventions remboursables,
  • Les crédits d’impôts
  • Les prêts accordés par des établissements de crédits

Dans un bilan, tout se tient. Des exemples d'interprétation pour bien finir : un appel massif à de nouvelles ressources externes, rendu obligatoire par une chute des bénéfices, est un cas bien différent d’un appel à ressources externes dans le contexte de bénéfices qui se tiennent mais avec le constat d’investissements important, efforts consenti dans une entreprise qui a le vent en poupe.

Cet article fait suite à « le bilan comptable, qu’est-ce donc ?» et « le compte de résultat, qu’est-ce donc ?»