Thierry Goemans est consultant et formateur indépendant en gestion des organisations; il dirige Adjuvamus et Formation-Compta-Tout-pour-Entreprendre.

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Rester pro, quand les autres s'égarent

Il arrive qu’on doive collaborer, avec un autre prestataire qui est incontournable (ou indiscutable) aux yeux de notre client. Récemment, j’ai décidé de tacler l'un des « conseils » d’un client historique d’Adjuvamus Management Support, après environ 6 mois de patience, histoire de bien être sûr que je ne me monte pas le bourrichon.

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Yaka Faucon (le nom et le prénom ont été changés ;) ) exerce une profession intellectuelle et, évidemment, je me place respectueusement sous son autorité pour tenir mon rôle d’accompagnement de terrain auprès de notre client commun.

Or, il y a 6 mois, très subitement, Yaka Faucon est parti en croisade contre une nouvelle tête qui ne lui revenait pas. Lors de l’accueil d’une personne, une freelance, appelée à collaborer avec nous deux, Yaka fut pire qu’odieux. Je lui téléphonai d’ailleurs le lendemain pour lui faire part très simplement de mon « étonnement », pensant à un égarement passager (« Vous deviez être fatigué hier ? Cela arrive … »). Autant souffler dans un violon : l’attitude de Yaka Faucon au cours de six mois d’un entêtement insensé m'éclaira autant sur l'inutilité de vaines croisades que sur mon aptitude (insoupçonnée) à une infinie patience.

L’autre jour à réception du 368ème email en mode « qu’attendez-vous pour la virer ? » et autre « elle vous arnaque » j’ai répondu, par lettre postale, à Yaka Faucon (en termes polis mais non équivoques) que son attitude était grossière, sinon sur le fond, au moins dans la forme. Vous l’avez compris (pas lui), sa chasse aux sorcières nuit surtout à notre client commun.

Il y a eu une démarche préalable à mon coup de griffe au professionnel indélicat, pour montrer que je restais "détaché" face à l’impulsivité.
J’ai pris soin, avant de sortir l’artillerie, d’avertir le client de la vérité : une situation « perturbée » (sous-entendu « cette situation que vous laissez pourrir, M. Client !» ) complique mon travail, ce qui va entraîner une augmentation prochaine de mes tarifs. (but de la manœuvre : opposer des arguments objectifs au parti-pris et faire comprendre au client qu’il « se passe quelque chose et que si cela continue,.. ça va cesser!»).

Dans l’idéal c’aurait été au client de recadrer. Ma riposte n’est intervenue qu’au moment où elle est devenue inévitable. J’ai pris le temps de la réflexion. Si ma stratégie m’avait conduit à arrêter cette mission, pourquoi me serais-je exposé à des fâcheries avec le client et/ou avec le fauteur de troubles ?

Le mot de la fin :

Ce savoir-être au travail, discutable, est le fait d'un professionnel dévoué, un poil workolique, voire un martyr-preneur . A aucun moment je n'ai voulu donner de leçon. Mon seul objectif est d'affirmer ma position pour le bien du client. On ne saura sans doute jamais quelle mouche l’a piqué. Le témoignage, c’est de conserver une posture digne et pro, quand les autres s’égarent …

Bonus exeptionnel : savoi-etre-collaborer-entre-consultants