Ce qu’un business plan ne doit pas être !
Par Gaëtan Baudry le jeudi, 21 novembre 2013, 09:32 - Formation gestion - Lien permanent
Le business plan, exigé par les banques et investisseurs, recommandé par les cellules d’accompagnement est parfois décrié par les créateurs d'entreprises. Mais les porteurs de projet ignorent parfois la vraie raison d'être de ce mémoire. Gaëtan Baudry, fondateur du site My-business-plan.fr nous explique ce qu'un business plan doit révéler, ainsi que les pièges à déjouer.
Un business plan ne prédit en rien l’avenir
En effet, 99% des objectifs inscrits dans un business plan ne sont jamais atteints.
Alors, pourquoi les investisseurs, les banquiers ou les organismes d’accompagnement le réclament-ils ? C'est simple : ils veulent avoir une idée du potentiel du projet.
L'élaboration du business plan permet au porteur de projet de se préparer en suivant un fil conducteur. Avec ce support, il pourra communiquer sur son projet et argumenter ses options. Les destinataires du business plan sont d'abord curieux d’en savoir plus… sur l’entrepreneur et son équipe.
Le business plan permet de comprendre beaucoup de choses sur la/les personne(s) gérant le projet :
- Le porteur de projet est-il un entrepreneur ambitieux ?
- A-t-il préparé sérieusement son projet
- Connaît-il son marché ?
- Ses hypothèses sont elles réalistes ?
- Cherche-t-il à nous duper ?
- Le positionnement de la start-up est-il bien défini ?
- Le porteur de projet a-t-il une idée de la manière dont il pourra gagner de l’argent ?
Bref, le business plan est un outil très utile pour connaître le/les porteurs de projet. Un investisseur investit avant tout sur une personne plutôt que sur un projet. Les "capitaux risqueurs" savent pertinament que votre business plan ne se réalisera pas comme prévu. Ils cherchent une équipe qui saura s’adapter aux aleas de l'amorçage.
Un business plan ne se limite pas à des tableaux Excel
Les porteurs de projet passent du temps penchés sur les tableaux de chiffres, pour boucler leur business plan. Ils font tourner le tableur et cherchent à valider un business model rentable.
Parfois, ils accordent une trop grande importance au fichier Excel, la partie la plus « technique » du business plan, censée prouver noir sur blanc le professionnalisme de leur démarche.
Si la modélisation du projet est très importante, il faut garder en tête que la partie chiffrée n’est que la résultante du travail préliminaire à la rédaction du mémoire :
- L’étude de marché
- Le choix du positionnement
- La stratégie
Passer du temps sur ces trois points-clés avant la rédaction vous fera gagner énormément de temps sur la modélisation financière de votre business plan. La justification des hypothèses vous semblera en effet toute naturelle.
Lorsqu'un entrepreneur éprouve des difficultés sur la partie financière, c'est d'abord parce qu'il manque de clarté sur la stratégie d'entreprise et le plan d’actions et/ou parce que son étude de marché n'est pas concluante. Justifier des chiffres trop approximatifs par l’absence de connaissances en comptabilité ou en gestion revient a dire que le projet n'est pas bien défini.
Le business plan est d'abord une présentation des porteurs de projets
Le business plan, ce n’est pas seulement le plan de votre business. C’est aussi et surtout une présentation : de vous ! En phase de création, l’équipe compte plus que le projet. Aussi, il faut consacrer du temps à valoriser les personnes :
- Dans l’histoire du projet : Un projet est toujours la résultante de l’histoire d’une ou plusieurs personnes. Un business plan efficace raconte cette histoire. Un bon business plan est un business plan argumenté mais qui y ajoute une part de rêve et d’humanité. Le story-telling est important, si vous souhaitez lever des fonds.
- Le business plan doit refléter la qualité de l’équipe. Un dossier peu structuré, mal mis en forme, long ou ennuyeux, et présentant des incohérences en dit long sur les porteurs de projet. Prouvez que vous êtes rigoureux, vendeur, créatif et que vous avez la volonté de réussir.
- Dans la partie Ressources Humaines : décrivez la complémentarité de l’équipe, ses compétences et les futurs besoin en recrutement.
Un business plan n’est pas une encyclopédie
Il arrive que des entrepreneurs rédigent un grand nombre de page pour démontrer qu’ils ont beaucoup travaillé. C’est une erreur quasi éliminatoire. Même pour les projets techniques ou complexes, le business plan d'une entreprise agile comporte 20-25 pages, au maximum.
La capacité de l’entrepreneur à synthétiser son discours, à faire court et à dire beaucoup en peu de mots est une qualité professionnelle attendue dans l'exercice du business plan. Un entretien de ventes ne dure pas des heures ! Il en va de même pour vendre votre projet d'entreprise. Un business plan trop long ne sera pas lu.
L'auteur de cet article : Gaëtan Baudry accompagne les entrepreneurs dans la rédaction de leur business plan depuis plus de 5 ans. Après avoir aidé plus de 30 entrepreneurs à effectuer leur étude de marché et à déterminer quel était le réel besoin de leurs clients lors de son expérience en Junior Entreprise, il a travaillé 1 ans en finance avant de rejoindre les fondations Edmond de Rothschild pour développer le département entrepreneuriat social. Il crée, en 2012, Legal’Easy, société éditrice d"un site entièrement dédié à la thématique du business plan :www.my-business-plan.fr