Les investissements, générateurs de dépenses, ont aussi un impact favorable sur la trésorerie de votre business model. Par le jeu de l’amortissement des immobilisations, des charges viennent, en fin d’exercice, diminuer le résultat fiscal, sans toutefois correspondre à des sorties de trésorerie. Par ce jeu d’écritures, parfaitement légal, l’entreprise renforce sa capacité d’autofinancement.

capacité d'autofinancement

La dotation aux amortissements consolide la capacité d'autofinancement.

L'amortissement : des charges non décaissées

Il y a une notion assez complexe à intégrer dans la réflexion sur le «retour sur investissement», lorsqu’une entreprise renouvelle des biens durablement affectés à son exploitation.
Contrairement aux charges d’exploitation (et autres), qui grèvent le résultat de votre entreprise, la dotation aux amortissements de l’année (qui constate l’usure progressive d’une immobilisation) est une charge fiscalement admise mais qui ne correspond à aucun décaissement. Les comptables parlent de « charges calculées » ou encore de « charges non-décaissées ».)

Charges décaissées vs charges non-décaissées

Tandis que, quand vous achetez une cartouche d’encre, de la marchandise ou que vous salariez du personnel, vous avez une charge et également une sortie d’argent, car il faut bien payer, en contrepartie de ce que l’entreprise consomme.

La dotation aux amortissements des Immobilisations

Quant à la charge d’amortissement d’une Immobilisation, elle est découplée de la dépense d’investissement ou du financement, convenus au moment de son acquisition.

Les comptables répartissent la prise en charge des investissements sur plusieurs exercices fiscaux.
Le tableau d’amortissement d’un actif immobilisé est calculé lors de la mise en service de l’Immobilisation afin de prendre en considération le fait que ce bien sera exploité pendant plusieurs années.

La dotation aux amortissements est une technique comptable qui permet de comptabiliser la diminution de la valeur d’une immobilisation, liée à l’usure et au temps qui passe.

Lien entre dotation et amortissements et CAF

La règlementation comptable encadre le programme de prise en charge pluri-annuel des investissements réalisés par les entreprises. 

En effet, la dotation aux amortissements est un moyen de diminuer le résultat fiscal de votre entreprise, sans pour autant ponctionner la trésorerie. La diminution du résultat entraîne, de facto, une diminution de l’impôt sur les bénéfices. Ce gain fiscal vient renforcer la rentabilité financière des investissements en immobilisations. Le principe de charges sans décaissement et de minoration de l’assiette fiscale renforce la capacité d’autofinancement (cash flow dans la terminologie anglo-saxonne).

L’exemple d’un four d’une valeur d’acquisition (facture d’achat) de 16000€/HT pour être exploité 4 ans dans une pizzeria permet d’illustrer les économies générées par le renouvellement des immobilisations.

 

 

Exemple de tableau d’amortissement linéraire.

Notre four, amorti au taux linéaire de 25% génèrera 4000€ de charge d’amortissement pendant 4 ans. Si la stratégie d’entreprise conduit à l’utiliser au-delà de 4 ans (et c’est son droit!), elle ne pourra plus comptabiliser de dotation aux amortissements en charges, à partir de la cinquième année, puisque la valeur comptable du bien sera égale à zéro au bout de quatre ans d’amortissement.

En continuant d’exploiter le four au-delà de sa période d’amortissement comptable, donc en retardant son remplacement, le restaurant se prive du droit de passer une charge d’amortissement qui viendrait en réduction de son résultat fiscal. On va donc considérer qu’il pourraît payer moins d’impôts en renouvellant régulièrement ses immobilisations.

Lors de l’étude du compte de résultat d’une entreprise, il convient toujours d’identifier la capacité d’autofinancement. Dans certains cas, le constat d’un résultat comptable négatif (perte) pourra être pondéré par une capacité d’autofinancement positive, si d’importantes charges ont été comptabilisées sans générer de sorties de trésorerie.

Capacité d'autofinancement (cash flow) - mode de calcul

La capacité d’autofinancement (ou cash flow) d’une entreprise se calcule en ôtant des charges constitutives du résultat comptable le montant des charges qui n’ont pas généré de décaissement (principalement les dotations aux amortissements et les provisions comptables). Il convient aussi, pour établir le cash flow, de neutraliser l’impact de produits comptabilisés alors qu’ils n’ont pas généré de recettes, dans la trésorerie (pensez aux reprises de dotations aux amortissements et aux reprises sur provisions précédemment établies).

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Impact favorable des amortissements sur la trésorerie de l’entreprise