Les arrêtés comptables n’ont pas pour seule vocation de déterminer un bénéfice ou une perte. Même si cette donnée est essentielle, faire la différence entre les recettes et les dépenses n’est pas suffisant pour évaluer la valeur d’une entreprise. Par exemple, des chiffres comptables établis selon des normes standardisées (un plan comptable normalisé) permettent de constater le volume des échanges réalisés pendant une période donnée ainsi que les risques futurs encourus par une entreprise et l’environnement de celle-ci (risques d’impayés, obsolescence ou excédent d’un stock, marges insuffisantes, provision retraite ou parachute en cas de départ d’un homme-clé, endettement excessif).

La comptabilité, dans sa plus simple expression consiste à justifier toutes les recettes et toutes les dépenses enregistrées sur un ou plusieurs comptes bancaires ou passées par la caisse. Les professions libérales et les entreprises individuelles, par exemple, tiennent une comptabilité de trésorerie : hors reclassements fiscaux, leur bénéfice ou déficit annuel correspond à l’évolution de leur solde bancaire entre le premier jour d’une année et le 31 décembre de cette même année. Ce type de gestion comptable basé sur la constatation de flux de trésorerie donne des informations limitées, et convient pour des entreprises modestes.

Les sociétés commerciales, (SA, SAS, SARL, etc) respectent des règles de suivi des créances et des dettes. Leur comptabilité générale permet une bonne information des dirigeants et des tiers (actionnaires, créanciers, fisc, personnel, etc.) à propos de la réalité économique. La comptabilité générale, tenue selon le principe de la « partie double » (à tout débit correspondent un ou plusieurs débits équivalents), est normalisée pour faciliter les comparatifs entre entreprises et l’évolution d’une entité économique dans le temps. Cette, comptabilité, légale, doit répondre aux critères d’intégrité, de permanence des règles d’évaluation et d’exhaustivité des écritures comptables.

La comptabilité générale mesure bien entendu la rentabilité de l’entreprise sous forme de compte de résultat détaillant les produits et les charges se rapportant à une période. Elle se distingue de la comptabilité de trésorerie en répertoriant aussi les droits et engagements d’une entreprise à une période donnée. Plus simplement dit, l’arrêté de comptabilité générale indiquera le montant des dettes de l’entreprise et celui des créances qu’elle détient, sur ses clients par exemple. Le bilan comptable est une image patrimoniale détaillant les ressources de l’entreprise reprises au passif et l’emploi qu’elle fait de ces ressources à l’actif. Autant d’informations utiles pour évaluer la valeur véritable d’une société, par l’évaluation de son patrimoine, de la valeur de son stock, de ses encours clients mais aussi de son niveau d’endettement et de la structure de ses fonds propres. Ces éléments ne peuvent être obtenus par la simple tenue d’une comptabilité de trésorerie.